Leréalisateur américain s'est éteint à l'ùge de 91 ans, laissant derriÚre lui une filmographie impressionnante, dont plusieurs collaborations avec l'acteur de
Aperçu dans "L'Arme fatale 3" et "Friday", l'acteur amĂ©ricain Anthony Johnson est mort Ă  l'Ăąge de 55 ans de causes encore Ă©tait un acteur discret mais trĂšs connu sur grand et petit Ă©cran. Le 6 septembre dernier, Anthony Johnson Ă©tait retrouvĂ© mort Ă  l'Ăąge de 55 ans rapportent plusieurs mĂ©dias amĂ©ricains. Selon le mĂ©dia TMZ, l'acteur a Ă©tĂ© dĂ©couvert inanimĂ© dans un magasin Ă  Los Angeles, avant d'ĂȘtre transportĂ© dans un hĂŽpital du comtĂ© en Californie, oĂč il n'a pas pu ĂȘtre rĂ©animĂ© et oĂč il est dĂ©cĂ©dĂ©, a confirmĂ©e son agent LyNea Bell. Tandis que les causes de la mort de Anthony Johnson n'ont pas Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es, certains mĂ©dias spĂ©culent sur une crise cardiaque, dont il avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© victime en 2009 Ă  l'aĂ©roport de LaGuardia Ă  New York City, alors qu'il se rendait Ă  un en 1965 dans un quartier pauvre de Los Angeles, l'acteur a baignĂ© trĂšs tĂŽt dans le cinĂ©ma, notamment par le biais de son pĂšre qui Ă©tait cascadeur et co-fondateur d'une fondation pour aider les cascadeurs noirs Ă  travailler Ă  Hollywood, baptisĂ©e Black Stuntmen's Association. Un statut qui a sans doute donnĂ© de l'Ă©lan Ă  Anthony Johnson, qui a enchaĂźnĂ© les petits rĂŽles Ă  la tĂ©lĂ©vision avant d'ĂȘtre remarquĂ© dans la sĂ©rie House Party, trĂšs populaire aux Etats-Unis dans les annĂ©es 1990. Une apparition qui lui vaudra une place au casting de l'Arme fatale 3 aux cĂŽtĂ©s de Mel Gibson en 1992, dans lequel il joue un dealer de Johnson star du film "Friday"Par la suite, il s'est distinguĂ© dans Menace II Society, ainsi que dans la comĂ©die Friday, qui connait un Ă©norme succĂšs outre-Atlantique, avec notamment Ice Cube, Chris Tucker et Regina King. VĂ©ritable touche Ă  tout, Anthony Johnson a Ă©galement fait de nombreuses apparitions dans diffĂ©rents clips de rap comme Dre Day de Dr Dre. Il avait Ă©galement jouĂ© dans plusieurs sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es ultra populaires aux Etats-Unis comme Martin et The Jamie Foxx show. Il laisse derriĂšre lui une carriĂšre de plusieurs dĂ©cennies et plus de 50 films et sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es. Inscrivez-vous Ă  la Newsletter de pour recevoir gratuitement les derniĂšres actualitĂ©s © capture d'Ă©cran Youtube 2/12 - Anthony Johnson Il avait notamment Ă©tĂ© vu dans la sĂ©rie House Party et L'Arme fatale 3 © Capture d'Ă©cran Youtube 3/12 - Anthony Johnson Il avait Ă©galemet jouĂ© dans le film "Friday" avec Ice Cube © WARNER BROS 4/12 - L'Arme fatale 3 Anthony Johnson est mort le 6 septembre dernier © WARNER BROS 5/12 - L'Arme fatale 3 Le comĂ©dien avait 55 ans © WARNER BROS 6/12 - L'Arme fatale 3 Il a jouĂ© dans de nombreux films amĂ©ricains © WARNER BROS 7/12 - L'Arme fatale 3 Il Ă©tait Ă©galement connu outre-Atlantique pour ses rĂŽles Ă  la tĂ©lĂ©vision dans des sĂ©ries populaires © WARNER BROS 8/12 - L'Arme fatale 3 Les causes de sa mort n'ont pas Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©es © WARNER BROS 9/12 - L'Arme fatale 3 En 2009 il avait Ă©tĂ© victime d'une crise cardiaque © WARNER BROS 10/12 - L'Arme fatale 3 Le comĂ©dien Anthony Johnson qui a jouĂ© dans L'Arme fatale 3 est mort © WARNER BROS 11/12 - L'Arme fatale 3 Le comĂ©dien Anthony Johnson qui a jouĂ© dans L'Arme fatale 3 est mort © WARNER BROS 12/12 - L'Arme fatale 3 Le comĂ©dien Anthony Johnson qui a jouĂ© dans L'Arme fatale 3 est mort
MitchellRyan ("L'arme fatale", "Santa Barbara", "Justice League") est mort. Un second rÎle omniprésent. L'acteur américain Mitchell Ryan est mort, ce vendredi 4 mars à Los Angeles, à l'ùge de 88 ans, a annoncé sa belle-fille, Denise Freed, au "Hollywood Reporter".

ï»żLa solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 5 lettres et commence par la lettre A Les solutions ✅ pour ACTEUR AMERICAIN HEROS DE L ARME FATALE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "ACTEUR AMERICAIN HEROS DE L ARME FATALE" 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires

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Publiéle 26 Novembre 2019 - 07h04. L'ancien héros de L'Arme Fatale vient d'accueillir son meilleur coéquipier. Clayne Crawford, connu entre autres pour son renvoi de la série, est papa pour
SUPERMAN Les ACTEURS qui ont incarnĂ© le super hĂ©ros ! Superman signe son grand retour au cinĂ©ma dans Man of Steel, le 19 juin prochain. De Kirk Alyn Ă  Henry Cavill, retour sur ceux qui ont enfilĂ© le slip rouge de l’homme d’acier sur grand et petit Ă©cran. HENRY CAVILL dans Man of Steel 2013 75 ans aprĂšs la naissance de Superman, le super hĂ©ros sera pour la premiĂšre fois incarnĂ© par un acteur non amĂ©ricain. L’Anglais Henry Cavill vu dans la sĂ©rie Les Tudors ou le film Les Immortels, s’est imposĂ© face Ă  Matthew Goode, Armie Hammer, Matt Bomer, ou encore Joe Manganiello Lois Lane sera elle, incarnĂ©e par la pĂ©tillante Amy Adams. Brandon Routh s’est dit intĂ©ressĂ© mais la Warner refroidie par les mauvais chiffres de Superman Returns, a dĂ©cidĂ© de faire table rase du passĂ©. L’idĂ©e ? CrĂ©er un personnage en proie au rejet Ă  l’image du Batman de Christopher Nolan ce dernier produit d’ailleurs Man of Steel. Si on peut apprĂ©hender ce dĂ©sir d’affranchissement, on veut nĂ©anmoins parier sur Zach Snyder 300, Watchmen, Sucker Punch. Si celui-ci n’abuse pas de slow motion, tout devrait bien se passer, surtout que le style fantasmagorique du rĂ©alisateur correspond tout Ă  fait Ă  l’univers quasi onirique de Superman. La bande annonce À lire Ă©galement Man of Steel 3 innovations – 3 apprĂ©hensions / Superman le JĂ©sus Christ des super hĂ©ros? BRANDON ROUTH dans Superman Returns 2006 AprĂšs Superman 4 1987, l’idĂ©e d’un reboot est avancĂ©e mais il faut attendre 2006 pour qu’un nouveau film sur l’homme d’acier voit le jour. Superman Returns, considĂ©rĂ© par certains comme la suite directe de Superman 2, suit le retour de Clark Kent Ă  Metropolis, cinq ans aprĂšs son dĂ©part. Il retrouve son poste de reporter au Daily Planet et Lois Lane l’apathique Kate Bosworth, dĂ©sormais maman et fiancĂ©e. LĂ©chec du film de Bryan Singer au box-office mettra fin Ă  toute idĂ©e de suite, Brandon Routh qui incarne le super hĂ©ros exprimera plus tard ses regrets. Pourtant cet acteur mĂ©connu de 26 ans, comme Christopher Reeve en 1978, est une des plus grandes qualitĂ©s de ce film mĂ©lancolique et sous-estimĂ©, qui divinise encore un peu plus la figure de Superman. La bande annonce TOM WELLING dans Smallville 2001-2011 Quatre ans aprĂšs Lois & Clark, la tĂ©lĂ© retente l’aventure Superman. Cette fois-ci, elle dĂ©cide de se centrer Ă  l’instar de Superboy sur la jeunesse du super hĂ©ros. Mais ici, point de cape ou de slips rouges, la sĂ©rie Smallville joue la carte du rĂ©alisme et raconte le quotidien d’un ado presque normal quand il ne se laisse pas dĂ©passĂ© par ses pouvoirs. Elle prend Ă©galement le contre-pied des autres adaptations jusqu’ici rĂ©alisĂ©es en faisant de Lex, un ami proche de Clark interprĂ©tĂ© par un Tom Welling tout Ă  fait honorable. Pendant dix saisons, ce dernier incarne tout d’abord un Clark timide et maladroit puis confiant et charmeur. L’arrivĂ©e de Lois Lane Erica Durance, parfaite prolongation de Teri Hatcher marquant un tournant chez le personnage ainsi que le dans le ton de la sĂ©rie qui se fait plus adulte. Saison 8 – Clark et Lois travaillent ensemble au Daily Planet DEAN CAIN dans Lois & Clark Les nouvelles aventures de Superman 1993-1997 La sĂ©rie Lois & Clark Les nouvelles aventures de Superman succĂšde Ă  Superboy passĂ©e inaperçue en France. En quatre saisons, la sĂ©rie redĂ©finit l’univers de Superman le rendant plus lĂ©ger. Entre son boulot de journaliste au Daily Planet et la Terre Ă  sauver Ă  chaque Ă©pisode, Clark n’a pas vraiment le temps de se prendre la tĂȘte. Dean Cain apporte un cerain charme glamour au personnage achevant de faire de la sĂ©rie un pur divertissement mais c’est Teri Hatcher, la star du show. Elle est certainement la meilleure Lois Lane, incarnant une journaliste ambitieuse, Ă©nergique, drĂŽle et mĂȘme un peu naĂŻve et sentimentale. Comme son titre l’indique, la sĂ©rie se concentre plus sur la relation ambigĂŒe entre Clark et Lois que sur Superman, faisant du super hĂ©ros, un quasi-personnage secondaire. GĂ©nĂ©rique – saison 1 JOHN HAYMES NEWTON et GERARD CHRISTOPHER dans Superboy 1988-1992 Superboy, c’est un peu l’ancĂȘtre de Smallville. La sĂ©rie qui compte 4 saisons revient sur l’adolescence de Clark Kent avant qu’il ne dĂ©mĂ©nage Ă  Metropolis et ne travaille aux cĂŽtĂ©s de Lois. John Haymes Newton dans la saison 1 puis Gerard Christopher incarnent le jeune super hĂ©ros entourĂ©s de son premier amour Lana Lang ou encore son meilleur ami Pete Ross. Toutefois Ă  la diffĂ©rence de la sĂ©rie mettant en scĂšne Tom Welling, Superboy voit Clark Kent endosser le costume de Superman. Extrait avec John Haymes Newton Extrait avec Gerard Christopher CHRISTOPHER REEVE dans Superman de Richard Donner 1978 AprĂšs trois ans de prĂ©paration et un an et demi de tournage, Richard Donner L’arme fatale, Goonies, La MalĂ©diction redonne vie Ă  Superman avec un inconnu dans la peau du super hĂ©ros. Christopher Reeve a alors 26 ans et souffle le rĂŽle Ă  Clint Eastwood, Steve McQueen, Nick Nolte ou mĂȘme Sylvester Stallone, initialement pressentis celui de Lois Lane revient Ă  Ă  la pĂ©tillante Margot Kidder. Depuis Christopher Reeve reste dans l’inconscient collectif le Superman de rĂ©fĂ©rence il l’interprĂ©tera d’ailleurs quatre fois. Mais toute mĂ©daille a son revers, l’acteur restera malheureusement prisonnier de son rĂŽle fĂ©tiche malgrĂ© de belles performances comme dans PiĂšge mortel face Ă  Michael Caine en 1982. Sa mort tragique en 2004 aprĂšs un arrĂȘt cardiaque Ă  l’ñge de 52 ans, 9 ans aprĂšs un accident de cheval qui le rendra tĂ©traplĂ©gique, est un choc d’autant plus qu’il a incarnĂ© cet homme d’acier. On le pensait fait du mĂȘme alliage. La bande annonce GEORGES REEVES dans Superman and the Mole Men de Lee Sholem 1950 et Les aventures de Superman 1952-1958 Kirk Alyn est officiellement le premier Ă  avoir incarner Kal-El mais George Reeves reste pour certains le Superman originel. Lois est elle, interprĂ©tĂ©e par Phyllis Coates dans le film de Lee Sholem. TournĂ© en noir et blanc pendant 12 jours, celui-ci est tellement populaire qu’il est adaptĂ© en sĂ©rie elle durera six saisons. George Reeves et Phyllis Coates reprennent leur rĂŽle respectif mais l’actrice sera remplacĂ©e au bout d’une saison par Noel Neill qui jouait dĂ©jĂ  la journaliste dans Superman et Atom Man vs. Superman. Elle renouera cependant avec l’univers du super hĂ©ros avec la derniĂšre saison de la sĂ©rie Lois & Clark Les nouvelles aventures de Superman oĂč elle incarnera la mĂšre de la cĂ©lĂšbre journaliste. Preview KIRK ALYN dans Superman 1948 et Atom Man vs. Superman 1950 Kirk Alyn est le premier acteur Ă  incarner Superman dans ces deux feuilletons de 15 Ă©pisodes. Lois Lane est elle, interprĂ©tĂ©e par Noel Neill qui savait de qui tenir puisque son pĂšre Ă©tait journaliste. Les deux acteurs continueront d’ĂȘtre fidĂšle Ă  l’univers Superman apparaissant dans le film de Richard Donner en 1978 dans le rĂŽle des parents de Lois Lane. Noel Neill fera Ă©galement un cameo dans la sĂ©rie Superboy et incarnera la riche vieille dame dont profite Lex Luthor Kevin Spacey au dĂ©but de Superman Returns 2006. Extrait Brandon Routh Christopher Reeve Dean Cain George Reeves Gerard Christopher Henry Cavill John Haymes Newton Kirk Alyn Lois lane Man of Steel Smallville Superboy Superman Superman Returns Tom Welling Related Posts KEIRA KNIGHTLEY en 16 costumes OSCARS 2013 mes prĂ©dictions POLTERGEIST tout sur la malĂ©diction du film d’horreur ROMY SCHNEIDER l’actrice Ă©ternelle Le TOP 10 des films de 2017

Stiflerétait l'un des héros de la franchise «American Pie», débutée en 1999. Ici, Seann William Scott avec (de g. à dr.) Jason Biggs, Tara Reid et Shannon Elisabeth.

DĂ©jantĂ©, illuminĂ©, sadique, suicidaire, parano
 L’imprĂ©visible Mel Gibson n’a cessĂ© d’endosser des rĂŽles ambivalents. De “L’Arme fatale” Ă  “Payback”, TCM lui consacre un cycle de films de qualitĂ© inĂ©gale mais oĂč Ă©clate son talent. Rendez-vous tous les vendredis de septembre. Aux États-Unis, il fut un temps pas si lointain oĂč les dĂ©rapages racistes et misogynes ne vous propulsaient pas Ă  la Maison-Blanche, mais aux oubliettes de Hollywood. En 2006, aprĂšs une cuite consĂ©cutive Ă  huit doubles tequilas, Mel Gibson est arrĂȘtĂ© par la police californienne et profĂšre en reprĂ©sailles un torrent d’insultes qui sabote son immense carriĂšre. Il ne s’arrĂȘtera pas lĂ , et tout le monde, ou presque, lui tournera le dos. Depuis, l’acteur amĂ©ricano-australien est sobre, il a donnĂ© des millions de dollars Ă  des organisations caritatives et s’est excusĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision, lors d’émissions aux airs de rituels expiatoires. Hollywood, qui adore les histoires de rĂ©surrection, lui a mĂȘme donnĂ© une nouvelle chance. Mais s’il tourne rĂ©guliĂšrement, ce n’est plus jamais en combinant rĂŽles et films de premier plan. A 63 ans, difficile de redevenir un hĂ©ros de films trĂšs grand public dans une industrie qui a irrĂ©mĂ©diablement changĂ©. Reste une carriĂšre parallĂšle de metteur en scĂšne et le triomphe en 2016 de son cinquiĂšme long mĂ©trage, Tu ne tueras point, ou le calvaire d’un soldat trĂšs croyant et pacifiste lors de la bataille d’Okinawa, en 1945. Catholique traditionaliste en proie – comme Tom Cruise – au complexe du martyr, Gibson s’est totalement retrouvĂ© dans ce projet. Le film met en lumiĂšre ce que signifie pour un homme de conviction et de foi que de se retrouver dans une situation infernale. Au milieu de ce cauchemar, cet homme est en mesure d’approfondir sa spiritualitĂ© et d’accomplir quelque chose de plus grand », a expliquĂ© Mel Gibson lors de la sortie du film, sans faire explicitement le lien avec ses propres dĂ©boires, mais en arborant une immense barbe, entre le leader abĂźmĂ© d’un gang de bikers et le confĂ©rencier d’une congrĂ©gation d’amish. L’instabilitĂ©, sa marque de fabrique Ses choix devant ou derriĂšre la camĂ©ra rĂ©vĂšlent en tout cas un jeu sur la corde raide – passionnant pour cette raison –, entre le grand spectacle familial cher aux studios amĂ©ricains et des penchants autodestructeurs. Le cycle que TCM consacre ce mois-ci Ă  Gibson se concentre sur ses succĂšs des annĂ©es 1990, lorsqu’il est dĂ©jĂ  une trĂšs grande star, jeune, charismatique et fiable. Il a un flair indĂ©niable pour les projets porteurs, d’ailleurs souvent Ă©crits pour lui, et il a tout compris au systĂšme hollywoodien. Son charme surtout est capable de vaciller vers la brutalitĂ© et la rage. Cette instabilitĂ© devient sa marque de fabrique. Il sait enchaĂźner le film d’action et l’adaptation shakespearienne Hamlet, de Zeffirelli, en passant par les dessins animĂ©s la voix du coq dans Chicken Run ! et les comĂ©dies romantiques qui relativisent les accusations de machisme Ă  son encontre. Il est intense, vulnĂ©rable et drĂŽle, au-delĂ  des clichĂ©s et Ă  un niveau que ses rivaux directs, Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger et Bruce Willis, n’atteindront jamais. Ses personnages, quand ils ne sont pas uniquement des mĂąles alpha cherchant le moindre prĂ©texte pour se venger de maniĂšre sanglante, sont aussi des hĂ©ros pieux, attachĂ©s aux valeurs familiales et rĂ©tifs Ă  toute forme d’autoritĂ©. Des guerriers et des saints, le plus souvent incompris et incontrĂŽlables. Flic aux mĂ©thodes peu catholiques dans L’Arme fatale 1987, Mel Gibson forme avec Danny Glover une drĂŽle d’équipe. Paramount Toutes ces facettes se retrouvent dans L’Arme fatale 1987, de Richard Donner, le meilleur film du cycle TCM. Dans le rĂŽle de Martin Riggs, flic imprĂ©visible et torturĂ©, doublĂ© d’un veuf inconsolable et suicidaire, Mel Gibson est vraiment dangereux. Il est nĂ© pour jouer ce kamikaze sidĂ©rĂ©, encore davantage que celui de Mad Max. En tandem avec un bon pĂšre de famille Danny Glover, Riggs obĂ©it Ă  ses propres rĂšgles dans ce grand polar archĂ©typal des annĂ©es 1980, encore assez rĂ©aliste dans sa premiĂšre moitiĂ©. Si L’Arme fatale 2 1989, Ă©galement rĂ©alisĂ© par Richard Donner, dilue efficacement la sauvagerie de Gibson dans la comĂ©die, “Payback”, thriller transgressif L’Arme fatale 3 et 4 tournent Ă  la sitcom, avec des flingues et des voitures envoyĂ©es Ă  la casse. Ces suites lucratives perdent beaucoup de temps Ă  citer les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents, suscitant une comparaison forcĂ©ment dĂ©favorable. Mais, au moins, dans L’Arme fatale 4 1998, Mel Gibson, qui dĂ©clarera en 2006 que les Juifs sont responsables de toutes les guerres dans le monde, fraternisait avec un rabbin
 On passe rapidement aussi sur Forever Young 1992, de Steve Miner, mĂ©lo trop romantique scĂ©narisĂ© par un Abrams novice, sur un pilote casse-cou, cryogĂ©nisĂ© dans les annĂ©es 1930, qui se rĂ©veille dans les annĂ©es 1990. Bien plus trangressif est le thriller Payback 1999, de Brian Helgeland, avec Mad Mel » en criminel repoussant, le genre Ă  tuer quelqu’un uniquement pour prouver Ă  son boss qu’il en est capable. Mais une fois qu’il est confrontĂ© Ă  un gang rival encore plus nausĂ©eux, on ne peut s’empĂȘcher de prendre fait et cause pour son personnage. On imagine alors ce qu’aurait donnĂ© une association avec Martin Scorsese, autre catholique passĂ© maĂźtre dans l’art de suivre des personnages au comportement pathologiquement abject sans les absoudre. Dans La Rançon 1996, de Ron Howard, Gibson est un pĂšre totalement instable aprĂšs le kidnapping de son enfant ; un homme tour Ă  tour fou, Ă©pouvantĂ© et inapte Ă  arranger la situation. Enfin, l’étrange Complots 1997, de Richard Donner, voit notre star jouer un chauffeur de taxi poignant, parano et obsĂ©dĂ© par une avocate Julia Roberts. Il est Ă  chaque fois ce qu’il y a de mieux dans ces films, et sa capacitĂ© Ă  incarner l’ambivalence rend son jeu indispensable. Cycle Mel Gibson, tous les vendredis de septembre, sur TCM CinĂ©ma. L’arme fatale, vendredi 6 septembre, Ă  22h30. Payback, vendredi 13 septembre, Ă  20h50.
 TCM CinĂ©ma amĂ©ricain Mel Gibson Richard Donner Danny Glover Franco Zeffirelli Steve Miner Brian Helgeland Ron Howard Abrams Partager Contribuer Sur le mĂȘme thĂšme
SURPRISE- L'acteur américain Danny Glover s'inquiÚte des prochaines élections présidentielles en France, soucieux qu'un clivage Clinton/Trump ne se reproduise dans l'Hexagone. Avec Mark Ruffalo, Noam Chomsky et Eve Ensler, il cosigne une pétition appelant à soutenir "le candidat de la gauche le plus haut dans les sondages".
C'est une success story comme seul Hollywood peut en Ă©crire. Los Angeles, Californie, milieu des annĂ©es 80. Tout frais sorti de l'UCLA, l'une des plus illustres universitĂ©s de Californie, dont sont issus des personnalitĂ©s aussi diverses que John Carpenter, Ben Stiller, le compositeur de Star Wars John Williams ou les Doors, Shane Black, jeune adolescent amĂ©ricain rĂȘvant de devenir acteur, cherche un moyen de gagner un peu d'argent. Sur les conseils de son ami et futur rĂ©alisateur Fred Dekker, il dĂ©cide de s'essayer Ă  l'Ă©criture d'un scĂ©nario. En quelques semaines, les deux compĂšres rĂ©digent Shadow Company, une histoire de vĂ©tĂ©rans du Vietnam zombies lĂąchĂ©s dans une ville californienne massacrant tout ce qui bouge, qui leur vaut de trouver immĂ©diatement un agent. Le script est bientĂŽt optionnĂ© par Universal, avec Walter Hill comme producteur, et John Carpenter comme rĂ©alisateur. On a vu pire, pour un premier essai...L’Arme fatale le Black cocktailShadow Company ne se fera jamais. Mais chauffĂ© par l'expĂ©rience, Shane Black rĂ©dige en six semaines en solo son deuxiĂšme script, Lethal Weapon, que son agent parvient Ă  vendre en 3 jours au producteur Joel Silver, pour 250 000 dollars ! Shane Black a alors 23 ans. Le film est certes rĂ©alisĂ© avec un budget proche du nĂ©ant dans des dĂ©cors naturels la villa oĂč un trafiquant de drogue se noie dans la piscine, dont se moque le Sgt Riggs/Mel Gibson, est la propre maison du rĂ©alisateur du film, Richard Donner. Mais Lethal Weapon - L'Arme Fatale -, marque un tournant dans l'Ăšre du cinĂ©ma Ă  gros bras en revenant, en pleine pĂ©riode Rambo, Conan, Robocop et Terminator, Ă  des personnages plus humains. Black invente un mĂ©lange aussi inĂ©dit que dĂ©tonnant d'action, de polar noir et de comĂ©die inspirĂ©e des 3 Stooges. Et la formule fait mouche L'Arme Fatale est un Ă©norme succĂšs, qui offre Ă  Mel Gibson un nouveau rĂŽle emblĂ©matique aprĂšs Mad Max. Nous sommes alors en 1987, et Shane Black, qui joue aussi l'un des rĂŽles principaux dans Predator de John McTiernan souvenez-vous, le Sgt Hawkins et sa blague sur une chatte gĂ©ante qui renvoie un Ă©cho c'Ă©tait lui !, est propulsĂ© dans la stratosphĂšre. C'est le dĂ©but de l'Ăąge d'or. Avec son ami Fred Dekker, il co-Ă©crit The Monster Squad que Dekker rĂ©alise, et apparaĂźt dans Flic ou Zombie de Mark Goldblatt Ă©crit par son frĂšre Terry Black. Avec le succĂšs vient la dĂ©cadence. Shane Black organise des fĂȘtes qui deviennent lĂ©gendaires, auxquelles tout le gratin d'Hollywood se bat pour entrer. A cette Ă©poque, le jeune scĂ©nariste est rĂ©ellement le pivot crĂ©atif de tout un pan du cinĂ©ma d'action amĂ©ricain c'est aussi lui qui a eu l'idĂ©e de changer le titre de l'adaptation du roman Nothing Lasts Forever en Die Hard, toujours pour Silver. Die Hard Ă©tait en effet Ă  l'origine le titre d'un autre de ses scripts, qui n’avait rien Ă  voir et ne sera jamais fatale 2 la gueule de boisEn 1988, Joel Silver lui rĂ©clame une suite Ă  L'Arme Fatale, que Black avait de toute façon dĂ©jĂ  prĂ©vue dĂšs l'Ă©criture du premier scĂ©nario la derniĂšre page Ă©tait blanche, avec au milieu les mots "Martin Riggs will return in Lethal Weapon 2 Bodycount". Il rĂ©dige donc une premiĂšre version de L'Arme Fatale 2 avec le romancier Warren Murphy... dans laquelle il tue le personnage de Martin Riggs ! StupĂ©fait, mais habituĂ© aux excĂšs du scĂ©nariste dans une premiĂšre version de L'Arme Fatale, Shane Black faisait exploser un camion rempli de cocaĂŻne juste au dessus du signe HOLLYWOOD !, Silver l'Ă©carte du projet qui est réécrit par Jeffrey Boam et conserve la fĂ©rocitĂ© de l'original. Le film amorce un autre changement dans le paysage cinĂ©matographique amĂ©ricain, en commençant, et c'est une date, Ă  intĂ©grer le style des bastons et gunfights de Hong Kong, alors inconnu du grand public, mais qui fait rage dans les milieux cinĂ©philes oĂč les copies VHS des polars de John Woo et des productions Tsui Hark s' l'espace de deux ans, le jeune scĂ©nariste aura rĂ©ussi Ă  changer le visage du cinĂ©ma d'action en le rendant plus humain et drĂŽle, Ă  trouver le titre de la sĂ©rie de films avec Bruce Willis qui va devenir lĂ©gendaire, et Ă  mettre en place avec la sĂ©rie qu'il a créée un conduit entre le cinĂ©ma asiatique et l'Occident. Il n'a mĂȘme pas 30 ans. C’est du jamais vu. Mais cĂŽtĂ© coulisses, Shane Black va trĂšs mal. Trop de succĂšs, trop tĂŽt. Souffrant d'avoir Ă©tĂ© Ă©cartĂ© de L'Arme Fatale 2, il culpabilise d'avoir gagnĂ© trop d'argent en si peu de temps. Un sentiment exacerbĂ© par ce qu'il considĂšre comme une dĂ©naturation de ses intentions originales et de son style le montage du premier Arme Fatale fait de Riggs un personnage secondaire l'intention de dĂ©part sera plus tard recentrĂ©e par le montage director's cut, disponible en DVD, et la noirceur originelle est attĂ©nuĂ©e au profit de l' Dernier Samaritain tapis !En pleine dĂ©pression, jugĂ© par ses amis comme aussi suicidaire que Martin Riggs le personnage de L'Arme fatale serait l'alter-ego parfait du scĂ©nariste, il songe mĂȘme Ă  se rendre Ă  Las Vegas pour parier le contenu intĂ©gral de son compte en banque sur le rouge Ă  la roulette - son ami l'acteur Jim Birge, qui apparaĂźt dans L'Arme Fatale 2, arrivera heureusement Ă  l'en dissuader. Les choses ne vont pas s'arranger par la suite alors que Black est au plus bas psychologiquement, il Ă©crit Le Dernier Samaritain. Le personnage central du film, Joe Hallenbeck Bruce Willis, est un homme brisĂ©, reflĂ©tant son Ă©tat d'esprit d'alors. A l’issue d’une vente aux enchĂšres historique, le script est achetĂ© en 1991 pour le chiffre record de millions de dollars. MalgrĂ© lui, Black se retrouve brandi comme un modĂšle de rĂ©ussite Ă  Hollywood, alors qu'une fiĂšvre s'empare de la ville, les studios se mettant Ă  acheter Ă  prix d'or des scĂ©narios dĂ©jĂ  terminĂ©s, faisant voler en Ă©clats le systĂšme habituel trouver un sujet de quelques lignes avant d'embaucher des scĂ©naristes interchangeables pour l'Ă©crire et le Le Dernier Samaritain, Joel Silver poursuit l'intĂ©gration de l'influence HK dans le cinĂ©ma amĂ©ricain influence de plus en plus sensible dans L'Arme Fatale 3 et 4, puis dominante dans la saga Matrix, mais aussi la volontĂ© des studios d'adoucir la noirceur des scĂ©narios de Black pour en privilĂ©gier l'humour. Le film est un demi-succĂšs en regard des sommes dĂ©boursĂ©es pour le script, et il ne deviendra pas une franchise, malgrĂ© la volontĂ© Ă©vidente de l' Action Hero erreur fataleShane Black essuie alors de nombreuses critiques de la part de ses pairs qui le considĂšrent comme un vulgaire entrepreneur. DĂ©stabilisĂ©, il se compromet dans le fiasco Last Action Hero qu'il accepte de réécrire pour la somme de 1 million de dollars. Ce choix malheureux en dehors du montant du chĂšque va marquer le dĂ©but de la fin de sa success story. Le scĂ©nario d’origine de Zack Penn et Adam Leff est conçu comme une parodie critique des productions Silver et des propres scĂ©narios de Black, qui commet ce qui s'apparente Ă  un suicide artistique en acceptant de le réécrire. Il grossit le trait et trivialise sa marque de fabrique du hĂ©ros dĂ©pressif dans une version pour enfants PG-13 qui fait peine a voir, et annonce la fin d'une Ăšre magique qu'il avait pourtant participĂ© Ă  crĂ©er. A la fois dĂ©primant et fascinant Ă  regarder, le film, attendu comme le plus grand succĂšs de l'annĂ©e 1993, avec un Arnold Schwarzenegger surfant sur la vague de Terminator 2, est un bide monumental au revoir Ă  jamais le chant du cygneCette fois, Black dĂ©raille. Il apparaĂźt la mĂȘme annĂ©e en flic dans un autre ratage, Robocop 3 de son ami Fred Dekker - qui se condamne ainsi automatiquement Ă  la movie jail et ne rĂ©alisera plus jamais un film aprĂšs. Certes, son scĂ©nario suivant, Au revoir Ă  jamais, pulvĂ©rise encore un record puisqu'il est vendu, aprĂšs une violente compĂ©tition entre les studios, Ă  New Line, pour la somme astronomique de 4 millions de dollars !. "Qu'est ce que vous vouliez que je fasse ?" dĂ©clarera Shane Black plus tard, "RĂ©pondre non merci, je prĂ©fĂšre vous le vendre pour 250 000 ?". Sans doute que ce choix lui aurait Ă©vitĂ© le retour de bĂąton qui va suivre alors qu'il encaisse le chĂšque et s'achĂšte un manoir dans Hancock Park, sa vie privĂ©e s'Ă©croule. Jaloux de son succĂšs, ses amis d'adolescence, qui eux n'arrivent pas Ă  vendre le moindre script, le laissent tomber. L'un deux lui enverra par la poste un RIB avec un message lui demandant de lui faire un virement du montant auquel il estime leur amitiĂ©. Black dĂ©posera sur le compte une grosse somme, mais ne le reverra plus jamais. Au revoir Ă  jamais, qui porte bien son nom, est une version fĂ©minine de Jason Bourne avant l'heure qui vaut mieux que sa rĂ©putation. Mais aprĂšs Last Action Hero, comment prendre le genre au sĂ©rieux ? Au revoir Ă  jamais recoupe Ă  peine son budget Ă  l'international, et sonne aussi le glas du rĂ©alisateur Renny Harlin et de son idylle avec l'actrice Geena Davis. Black se retrouve ostracisĂ© du jour au lendemain Ă  Hollywood et sombre dans l'oubli, au moment oĂč, coĂŻncidence ? L'Arme Fatale livre un quatriĂšme et ultime FakrikianA suivre dans l'histoire secrĂšte de Shane Black, Ă©pisode 2 Les annĂ©es noires

NĂ©en avril 1916 Ă  San Diego, en Californie, Gregory Peck est un acteur amĂ©ricain, il est mĂȘme classĂ© douziĂšme acteur de lĂ©gende par l' American Film Institute, grĂące Ă  ses nombreux rĂŽles restĂ©s cĂ©lĂšbres et figure avec l'un de ses personnages Ă  la premiĂšre place des cent plus grands hĂ©ros de films. Viril, bel homme, garant des valeurs et de la morale dans ses

George Lucas vs Jean-Luc Godard, blockbusters contre films d’auteur », voir aussi Les clichĂ©s ne manquent quand on cherche les diffĂ©rences entre le cinĂ©ma amĂ©ricain et le cinĂ©ma français. Et pourtant
 On va vous prouver en 15 films qu’on n’a rien Ă  envier Ă  nos cousins ricains, bien au contraire ! Pour le meilleur et pour le pire, parfois, on l’avoue soyons fiers de nos films et rions de nos singularitĂ©s. Merci Ă  Canalplay et Ă  sa sĂ©lection de fĂ©vrier de films AlaFrancaise, qui nous a aidĂ©s Ă  vous concocter cette liste parfaite 1. Les scĂšnes de sexe Aux États-Unis, il existe
 le drap magique ! Vous savez, celui qui s’arrĂȘte pile au niveau du bas-ventre de monsieur, et comme par hasard juste au-dessus de la poitrine de madame, aprĂšs une scĂšne de sexe. Magique, on vous dit. Love & autres drogues Nous, on ose ! Et ce n’est pas nouveau. En 1963 il y a 53 ans dĂ©jĂ  ! Jean-Luc Godard a osĂ© un plan fixe de 3 minutes sur les magnifiques fesses de Brigitte Bardot. C’est la fameuse sĂ©quence mondialement connue Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ? » Le mĂ©pris, en fĂ©vrier sur Canalplay 2. Nos love-stories Ă©vitent d’en faire des tonnes d’eau Aux États-Unis, c’est toujours fleur bleue et romance, avec couple composĂ© d’un homme sexy et d’une femme presque mannequin, et au dĂ©nouement obligatoire sous des trombes d’eau. Comme celles de "N'oublie jamais", avec Ryan Gosling et Rachel McAdams N'oublie jamais Alors que chez nous, tout est dans la subtilitĂ© et le charisme une barbe mal rasĂ©e, un style affĂ»tĂ©, une approche tout en douceur
 On est tous des Romain Duris et Vanessa Paradis, au fond. ! L’Arnacoeur 3. Dans les films amĂ©ricains, les acteurs sont toujours propres sur eux et bien coiffĂ©s. L’effet Hollywood » Gatsby le Magnifique Nous, les hĂ©ros, on les prĂ©fĂšre un peu voyous, bruts. MĂȘme si, parfois, comme notre Alain Delon national, ĂȘtre l’acteur Français le plus connu du monde peut leur monter Ă  la tĂȘte et les amener Ă  parler d’eux Ă  la troisiĂšme personne
 Tiens, ça nous donne envie de revoir Le GuĂ©pard » notre French guĂ©pard, en fĂ©vrier sur Canalplay 4. Les AmĂ©ricains savent trĂšs bien faire des effets spĂ©ciaux et c’est pour ça qu’ils nous bluffent Quand sortaient le tout premier Star Wars 1977 et Rencontres du troisiĂšme type 1978
 Rencontres du troisiĂšme type 
 nous, on eu droit au Gendarme et les extraterrestres » ou encore Ă  La soupe aux choux ». Yeeeeeeeeeeeeaaaaaaaaaaaahhhh ! La soupe aux choux On en aura mis du temps, mais il a fallu attendre 1995 et l’audace de Luc Besson pour sortir Le CinquiĂšme ÉlĂ©ment », premier vrai blockbuster » français, filmĂ© Ă  l’amĂ©ricaine. Le CinquiĂšme ÉlĂ©ment 5. La religion Aux Etats-Unis, on fait dans le politiquement correct ». Critiquer la religion ne se fait pas. La passion du Christ Alors que nous, on a Jean Yanne et ses 4,6 millions d’entrĂ©es cinĂ© avec Deux heures moins le quart avant JĂ©sus-Christ » 1982, ou qui n’hĂ©sitait pas Ă  Ă©gratigner les bonnes soeurs dans le cultissime Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » 1973. Jean tu nous manques ! Deux heures moins le quart avant JĂ©sus-Christ, en fĂ©vrier sur Canalplay 6. Les amĂ©ricains ont des scĂšnes cultes au resto Comme la cultissime scĂšne de l’orgasme dans le film Quand Harry rencontre Sally ». Mais cĂŽtĂ© bouffe, ce n’est pas vraiment ça
Quand Harry rencontre Sally Nous, en bons Français que nous sommes, on prĂ©fĂšre rigoler entre potes ou en famille autour d’un bon plat et d’une bonne bouteille Ă  consommer avec modĂ©ration. Faut pas plaisanter avec l’essentiel. Le premier jour du reste de ta vie, en fĂ©vrier sur Canalplay 7. La vision de la mĂ©decine n’est clairement pas la mĂȘme
 Eux, ils ont George Clooney Ă  la tĂ©lĂ© ou Robbin Williams RIP ! au cinĂ©ma, dans des rĂŽles de docteurs au grand cƓur qui en font des tonnes. Dr Patch Nous, on a de jeunes toubibs plus vrais que nature, qui nous touchent car on peut s’identifier Ă  eux. Hippocrate 8. Deux visions bien diffĂ©rentes de la police Dans les films amĂ©ricains les flics assurent sur tous les plans, jusqu’aux look et Ă  la coiffure comme Martin Riggs Mel Gibson et Roger Murtaugh Danny Glover, de l’Arme Fatale ». L'Arme Fatale Alors que nous, on a un penchant pour les flics bien dĂ©pressifs, limite grosses brutes Ă  la peau tannĂ©e par le chagrin, blessĂ©s par la vie. Comme dans MR73 » ou Quai des OrfĂšvres ». MR73, en fĂ©vrier sur Canalplay 9. Les films amĂ©ricains finissent toujours bien happyend DĂšs le dĂ©part, on sait trĂšs bien que le hĂ©ros, peu importe ce qu’il lui arrive ou dans quelle situation improbable il se trouve, ne mourra pas. Pire encore, aprĂšs les 20 premiĂšres minutes du film, on peut presque deviner la fin. Pearl Harbor Nous, on n’hĂ©site pas Ă  faire mourir Jean Dujardin notre Artist » ! pour avoir droit Ă  une bonne leçon sur le sens de la vie donnĂ©e par Jean-Louis, l’ostrĂ©iculteur philosophe dans Les Petits Mouchoirs ». Les petits mouchoirs 10. La Science-Fiction, on en parle ? Aux Etats-Unis, leurs mondes inconnus s’appellent Avatar », Tatoouine Star Wars » ou encore Tomorrowland »  Avatar Chez nous, pas besoin d’aller bien loin pour aller explorer un monde qu’on ne connaĂźt pas
 Comme celui de Bienvenue chez les chtis », qui a permis Ă  plus de 20 millions de Français d’avoir enfin une idĂ©e sur les gens du Nord plutĂŽt que des prĂ©jugĂ©s. Bienvenue chez les Ch’tis 11. Les AmĂ©ricains sont toujours trop PAR-FAITS Aux États-Unis, mĂȘme dans des films historiques prenant place des milliers d'annĂ©es avant notre Ă©poque, les hĂ©ros ont des dents parfaites et un sourire ultrabrite. Ils sont forts ces AmĂ©ricains ! 300, en fĂ©vrier sur Canalplay En France, on est Ă  fond dans le rĂ©alisme. Le meilleur exemple reste Jacquouille, des Visiteurs », qu’on rĂȘve tous d’embrasser ! OOKAAAAYYY ! Les Visiteurs 12. Nos dĂ©cors sont plus naturels OK, ça ne concerne pas tous les films amĂ©ricains. Mais une bonne partie d’entre eux, effets spĂ©ciaux obligent ou rĂ©duction des coĂ»ts de transport, sont tournĂ©s sur fonds verts. Pas trĂšs fun, finalement
 Matrix Alors que nous, on privilĂ©gie toujours le naturel. Parce que le rendu final est mieux. Le HuitiĂšme Jour, en fĂ©vrier sur Canalplay 13. La crĂ©dibilitĂ© des rĂ©pliques Dans les gros blockbusters amĂ©ricains, les hĂ©ros sortent toujours des rĂ©pliques hyper badass et trĂšs rĂ©flĂ©chies, dans des moments oĂč la tension est Ă  son comble. Un exemple connu ? Le Hasta la vista, baby » de Terminator 2. Mais sĂ©rieusement, qui dit ça en vrai ? Terminator 2 En France, les rĂ©pliques cultes peuvent ĂȘtre tout aussi improbables
 mais franchement plus drĂŽles. Exemple J'aime me beurrer la biscotte », sorti tout droit du cultissime OSS 117 ». OSS 117 - Le Caire, nid d'espions 14. Des adaptations de BD plus originales CĂŽtĂ© amĂ©ricain, on croule sous les adaptations spectaculaires de comics, comme Avengers, Spider-Man, Les 4 Fantastiques ou encore Superman. Au point de
 frĂŽler la saturation. Avengers Nous, dans AstĂ©rix et ObĂ©lix au service de sa MajestĂ© », on a certes moins d’effets spĂ©ciaux mais on a un casting trois Ă©toiles composĂ© de Guillaume Galienne, Edouard Baer, ValĂ©rie Lemercier, Catherine Deneuve et mĂȘme notre GĂ©gĂ© national la classe, quoi
 et la crise de rire assurĂ©e ! AstĂ©rix et ObĂ©lix Au service de Sa MajestĂ© 15. Paris Vs New York la guerre des clichĂ©s Quand les amĂ©ricains posent leurs valises Ă  Paris, bonjour les clichĂ©s tous les appartements ont vue sur la Tour-Eiffel, on porte tous des bĂ©rets, on boit et on fume comme des dĂ©ratĂ©s et on roule tous en 4L. Midnight in Paris Mais quand nous, Français, allons Ă  New York, on assume de se moquer de nos dĂ©calages de cultures Comment ça, ils n’ont pas autant de fromages que nous ? Et pourquoi ils mangent aussi tĂŽt ? Oh ça va, on peut se balader en petite tenue chez nous, c’est bon
 » Two days in New York, en fĂ©vrier sur Canalplay Les films français cartonnent, d’aprĂšs les chiffres officiels. C’est d’ailleurs chez nous, en France, que la frĂ©quentation est la plus Ă©levĂ©e d’Europe ! Pas de blockbuster ? Pas d’effets spĂ©ciaux ? Oui. Mais nous, on a l’humour, l’histoire, la mise en scĂšne et le souci constant du vrai ». Et c’est ça qui fait notre charme. En fĂ©vrier, CANALPLAY vous propose de dĂ©couvrir ou redĂ©couvrir ces films du cinĂ©ma Ă lafrançaise et il y en a pour tous les goĂ»ts. Retrouvez ici cette sĂ©lection, vous ne serez pas déçu ! Lastar des annĂ©es 80 et 90 fait son retour derriĂšre la camĂ©ra avec Tu ne tueras point mettant en scĂšne un hĂ©ros amĂ©ricain de la Seconde Guerre qui refusa de porter les armes. On avait retrouvĂ© Mel Gibson acteur fin aoĂ»t Ă  l’affiche du polar Blood Father rĂ©alisĂ© aux Etats-Unis par le Français Jean-François Richet. 1L’industrie cinĂ©matographique amĂ©ricaine reprĂ©sente Ă  la fois un reflet de la puissance de Washington et l’un des meilleurs promoteurs de ses valeurs. Cet outil du soft power constitue, lorsqu’il est intelligemment utilisĂ© par les autoritĂ©s, une arme nettement plus redoutable que les attributs traditionnels de la puissance. Dans une sociĂ©tĂ© oĂč le poids des images s’impose souvent sur les discours politiques, Hollywood met ainsi en scĂšne une AmĂ©rique tantĂŽt bienveillante et porteuse de valeurs universelles, tantĂŽt dangereuse et punitive, voire impĂ©rialiste. Le palmarĂšs du Festival de Cannes 2004 qui consacra Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, illustre Ă  ce titre les lignes de fracture pouvant exister entre le monde de la politique et celui des spectacles [2]. Washington a ainsi vite appris Ă  mĂ©nager un alliĂ© utile et puissant. Sur la base d’une sorte de contrat donnant, donnant », les relations entre le monde du spectacle et celui de la politique ne cessĂšrent de s’intensifier au fur et Ă  mesure que les États-Unis s’imposaient comme la nation indispensable ». Les stratĂšges de Washington offrirent ainsi Ă  Hollywood ses meilleurs scĂ©narios, tandis que la citĂ© des anges » reflĂšte les tendances d’une Ă©poque et des choix politiques qui la caractĂ©risent. 2Doit-on pour autant considĂ©rer que ces deux caractĂ©ristiques de la puissance amĂ©ricaine sont liĂ©es, au point mĂȘme de se confondre ? Pas nĂ©cessairement. Comme le rappelle Jean-Paul Marthoz, la victoire en 1980 de l’acteur de sĂ©rie B, Ronald Reagan, ne doit pas ĂȘtre attribuĂ©e en premier lieu aux facĂ©ties d’un systĂšme politique hollywoodien. Elle s’explique surtout par une vĂ©ritable contre-rĂ©volution intellectuelle lancĂ©e dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1960 et remettant en cause le consensus libĂ©ral de l’aprĂšs-guerre et la contestation de la guerre du ViĂȘtnam » [3]. Hollywood se contenterait ainsi de servir d’intermĂ©diaire entre le spectateur et l’acteur de la vie politique. Cette situation a cependant fortement Ă©voluĂ© depuis la fin de la guerre froide, les liens entre les deux univers se sont renforcĂ©s au point de se confondre, la survie de l’un Ă©tant dĂ©pendante de l’autre. WASHINGTON SUPERSTAR 3DĂšs ses origines, le septiĂšme art fut utilisĂ© pour mettre en scĂšne la puissance Ă©mergente. Ainsi, en 1898, le Britannique James Stuart Blackton, cofondateur de la sociĂ©tĂ© de production Vitagraph et pionnier du cinĂ©ma amĂ©ricain, constatant qu’il n’existait pas d’images animĂ©es des quatre mois du conflit qui opposa l’Espagne aux États-Unis Ă  Cuba, entreprit, pour combler cette lacune, de tourner la mĂȘme annĂ©e dans les studios de sa sociĂ©tĂ© Ă  New York un film de quelques minutes, intitulĂ© Tearing Down the Spanish Flag, dans lequel un soldat amĂ©ricain remplace le drapeau espagnol par la banniĂšre Ă©toilĂ©e. Cette fiction passa longtemps pour un Ă©pisode authentique. Il faut cependant attendre 1915, deux ans avant l’engagement amĂ©ricain dans le conflit europĂ©en, pour voir le premier vrai grand film de guerre amĂ©ricain, Naissance d’une nation [4], de David Wark Griffith, pour lequel des ingĂ©nieurs de l’acadĂ©mie militaire de West Point apportĂšrent une aide logistique, notamment sur les sĂ©quences concernant la guerre civile. Ce film marque le dĂ©but d’une longue relation entre Hollywood et le Pentagone, que retrace l’historien militaire Lawrence H. Suid dans Guts and Glory [5]. DĂšs lors, le cinĂ©ma ne quitte plus le front et fait les beaux jours de la propagande. Les conflits sont illustrĂ©s Ă  la fois par des images rĂ©elles et des films de fiction, le moindre des paradoxes n’étant pas de voir des cinĂ©astes professionnels chargĂ©s de produire les premiĂšres alors que d’authentiques combattants participent aux seconds. 4Pendant la Seconde Guerre mondiale, les plus grands rĂ©alisateurs Frank Capra, John Ford, John Huston ou William Wyler participent Ă  l’effort de guerre. C’est J. Ford lui-mĂȘme qui dirige le service cinĂ©matographique de l’Office of Strategic Service OSS, l’ancĂȘtre de la Central Intelligence Agency CIA. Il rĂ©alise dans le cadre de ses activitĂ©s La bataille de Midway [6], un documentaire de propagande pour lequel il reçoit l’oscar du court mĂ©trage, puis Pearl Harbor [7] en 1943. À cette mĂȘme Ă©poque, F. Capra n’est pas en reste. NĂ© Ă  Palerme, il se met au service de Franklin D. Roosevelt et tourne, entre 1942 et 1945, Pourquoi nous combattons [8], une sĂ©rie de sept films supervisĂ©s par le haut commandement militaire et destinĂ©s Ă  Ă©duquer les nouvelles recrues. D’autres rĂ©alisateurs vont encore plus loin en 1944, Lewis Milestone diabolise l’ennemi japonais dans un film aux forts relents racistes, Les prisonniers de Satan [9]. Cette production montre les limites qui distinguent le film de guerre de l’outil de propagande, tout en ouvrant de nouvelles perspectives en matiĂšre d’utilisation du cinĂ©ma Ă  des fins politiques. La pĂ©riode de guerre froide offre elle aussi aux scĂ©naristes de Hollywood des succĂšs assurĂ©s, des films de science-fiction des annĂ©es 1950 aux films d’espionnage Ă  partir des annĂ©es 1960. L’opposition Est/Ouest est portĂ©e sur les Ă©crans, et les risques de guerre nuclĂ©aire dĂ©clinĂ©s sous toutes les formes. 5AprĂšs une intense pĂ©riode de glorification de Iwo Jima [10] de Allan Dwan en 1949 Ă  Le jour le plus long [11] en 1962, des productions plus mesurĂ©es comme Point Limite ZĂ©ro [12] de Sidney Lumet, et surtout la satire fĂ©roce Docteur Folamour [13] de Stanley Kubrick, annoncent le temps de la contestation. Les annĂ©es 1970, Ă  l’instar de MASH [14] de Robert Altman, marquent l’apogĂ©e des productions antimilitaristes dans un contexte marquĂ© par la guerre du ViĂȘtnam et les protestations de l’opinion publique. La rĂ©alisation en 1968 du film Les BĂ©rets verts [15] de John Wayne fait Ă  cet Ă©gard figure de chant du cygne. Les jeunes rĂ©alisateurs, que le rĂ©dacteur en chef de l’édition amĂ©ricaine de PremiĂšre, Peter Biskind, dĂ©signera sous le label nouvel Hollywood » dans son ouvrage Ă©ponyme [16], s’attaquent aux principes fondamentaux de leur pays, dans le cadre de mises en scĂšne dĂ©pourvues non seulement de happy end, mais surtout d’horizon salvateur. Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Stanley Kubrick ou Clint Eastwood affichent leurs diffĂ©rences avec les scĂ©naristes et rĂ©alisateurs libĂ©raux » au sens amĂ©ricain du terme. Bien au-delĂ  des opinions personnelles des uns et des autres, ce conflit illustre le moment oĂč une part importante de Hollywood, c’est-Ă -dire de la grande industrie de production idĂ©ologique amĂ©ricaine, dĂ©nonce le discours officiel d’un pays en situation de guerre. De nombreux rĂ©alisateurs refusent ainsi que l’armĂ©e vienne s’immiscer dans leurs affaires. Dans Au cƓur des tĂ©nĂšbres [17], le documentaire sur la genĂšse d’Apocalypse Now [18], tournĂ© entre autres par Eleanor Coppola en 1975, son mari F. F. Coppola raconte qu’il a prĂ©fĂ©rĂ© ne pas collaborer avec le Pentagone pour ses besoins en matĂ©riel car les militaires exigeaient de nombreux remaniements du scĂ©nario. Les changements qu’ils me demandaient Ă©taient par trop fondamentaux » y remarque le cinĂ©aste. Il choisit donc de louer des hĂ©licoptĂšres Huey et Chinook, des camions et des bateaux au commandant Ferdinand Marcos, alors prĂ©sident des Philippines, oĂč le film fut tournĂ©. Dans un autre style, le regard critique qui est fait de la guerre dans Au-delĂ  de la gloire [19] en 1980 a d’autant plus de poids que le film a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par un ancien combattant couvert de mĂ©dailles, Samuel Fuller. Les relations sont alors plus que difficiles entre le Pentagone et Hollywood, considĂ©rĂ© comme un nid de dĂ©mocrates pacifistes ». WASHINGTON Ă  LA PRODUCTION ? 6AprĂšs une dĂ©cennie de relations houleuses entre cinĂ©ma et politique, les annĂ©es Reagan voient un retour sur les Ă©crans des valeurs d’une AmĂ©rique triomphante du Mal, glorifiant le patriotisme et un certain militarisme. Avec Top Gun [20], les majors recommencent Ă  ressembler Ă  des bureaux d’enrĂŽlement Ă©troitement surveillĂ©s par le Pentagone. Le contrĂŽle des studios par les producteurs – au dĂ©triment des rĂ©alisateurs – amorce un changement comparable Ă  ce qui se produira vingt ans plus tard avec les attentats du 11 septembre 2001. Comme l’a fait si justement remarquer Jim Hoberman, jamais depuis la grande Ă©poque des films de guerre reaganiens comme Rambo ou PortĂ©s disparus, Hollywood n’a semblĂ© aussi proche de Washington [21]. À la maniĂšre d’un front dĂ©mocratique contre l’ empire du Mal » dĂ©crit par R. Reagan, le contexte post-11 septembre Ă©tait propice Ă  l’ union sacrĂ©e » [22], la devise Ă©tant d’unir toutes les forces de la nation dans la guerre contre le terrorisme. Face au scĂ©nario des attaques contre le World Trade Center, les saltimbanques » de Hollywood, champions d’un cinĂ©ma catastrophe ultrarĂ©aliste et ultraviolent, metteurs en scĂšne de l’ hyperterrorisme » high-tech, se seraient mĂȘme sentis un peu coupables. Leurs films auraient-ils pu donner de mauvaises idĂ©es aux ennemis de l’AmĂ©rique ? La Maison-Blanche leur a offert une occasion de se racheter, en sollicitant notamment leurs conseils avisĂ©s avant de lancer l’opĂ©ration LibertĂ© immuable » en Afghanistan. Les rencontres ont eu lieu dans un bĂątiment anonyme, Ă  l’Institut pour les technologies crĂ©atives ITC de la University of Southern California, Ă  Marina del Rey. FondĂ© en 1999 et financĂ© par le Pentagone Ă  hauteur de 45 millions de dollars sur cinq ans, l’ITC est un centre d’entraĂźnement militaire dirigĂ© par un ancien des studios Universal et Paramount. Les petits gĂ©nies de Hollywood y aident notamment Ă  crĂ©er des outils d’entraĂźnement virtuel pour l’armĂ©e. C’est dire si les liens se sont resserrĂ©s. C’est lĂ  que, le 17 octobre 2001, des conseillers du prĂ©sident George W. Bush ont rĂ©uni une quarantaine de patrons de studios et de rĂ©seaux de tĂ©lĂ©vision pour un sommet Ă  huis clos destinĂ© Ă  dĂ©finir le rĂŽle que Hollywood devait tenir pendant la durĂ©e du conflit. Il va sans dire qu’il ne s’agissait en rien de propagande, mais seulement de la crĂ©ation d’un dĂ©tachement spĂ©cial non partisan des arts et du divertissement » se mettant au service d’une AmĂ©rique attaquĂ©e ! Les objectifs Ă©taient de faire passer des messages ciblĂ©s auprĂšs de l’opinion publique, Ă  l’intĂ©rieur du pays, mais aussi au-delĂ  des frontiĂšres. Si un milliard de personnes nous haĂŻssent, c’est que l’AmĂ©rique ne fait pas un bon travail pour diffuser son message » rĂ©sumait alors Lionel Chetwynd, un rĂ©alisateur ayant participĂ© Ă  cette rĂ©union. La guerre contre le terrorisme devait ĂȘtre menĂ©e sur tous les fronts. 7Par ailleurs, le 11 novembre 2001, Karl Rove, conseiller politique de G. W. Bush, rencontra Ă  Hollywood des reprĂ©sentants des grands studios ainsi que Jack Valenti, prĂ©sident depuis prĂšs de trente ans de la Motion Pictures Association of America MPAA, qui regroupe les principaux studios amĂ©ricains. L’objectif de cette rĂ©union Ă©tait de coordonner la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine avec les projets cinĂ©matographiques, afin d’éviter des situations embarrassantes ayant pour effet d’affaiblir la stratĂ©gie de Washington [23]. C’est sans doute Ă  cette occasion que fut dĂ©cidĂ© le report de la sortie de films Ă  caractĂšre trop violent et pouvant choquer une opinion publique dĂ©jĂ  traumatisĂ©e par les attaques terroristes. 8Enfin, l’armĂ©e amĂ©ricaine installa un bureau de liaison Ă  Los Angeles, en plein cƓur de Hollywood, s’imposant ainsi comme un fidĂšle partenaire, mais aussi un grand frĂšre » tant bienveillant qu’inquisiteur. Sur de nombreux films de guerre, l’armĂ©e se trouve dĂ©sormais aux avant-postes. Les producteurs ont besoin d’équipements militaires et le Pentagone prĂȘte volontiers ses avions de chasse, ses blindĂ©s et mĂȘme ses porte-avions. Il ouvre ses bases aux camĂ©ras et met Ă  disposition ses pilotes pour faire de la figuration, sans compter les multiples consultants techniques, parfois mĂȘme Ă  titre gracieux. En Ă©change, il exige un droit de regard sur le scĂ©nario. Le contre-amiral Craig Quigley, chargĂ© de la communication au Commandement central, qui a dirigĂ© les opĂ©rations en Afghanistan, avoue lui-mĂȘme Il existe divers moyens de fournir de l’information au peuple amĂ©ricain. Le cinĂ©ma en est un excellent. » Unis dans l’épreuve, cinĂ©astes et stratĂšges se sont rĂ©conciliĂ©s pour glorifier une AmĂ©rique conquĂ©rante et bienveillante. HOLLYWOOD ET LA MAISON-BLANCHE DEPUIS CLINTON UNE LOVE STORY ? 9Au cours des annĂ©es 1990, dans un contexte post-guerre froide, le Pentagone ne fut plus le seul organe du pouvoir mis en scĂšne Ă  Hollywood. Les hommes politiques, et en particulier le prĂ©sident, devinrent des produits de marketing aussi vendeurs que les grands hĂ©ros. En s’attardant sur le quotidien de l’homme le plus puissant de la planĂšte, et en entretenant avec lui des liens Ă©troits, Hollywood s’imposa comme une arme politique redoutable, utilisĂ©e tantĂŽt au profit et tantĂŽt Ă  l’encontre de l’occupant de la Maison-Blanche. 10En 1997 bien avant que n’éclate le scandale du Monicagate », Des hommes d’influence [24] de Barry Levinson dĂ©crit avec un humour fĂ©roce les liens incestueux qu’entretiennent dĂ©sormais le monde du cinĂ©ma et le pouvoir exĂ©cutif. À la veille des Ă©lections prĂ©sidentielles, un scandale sexuel Ă©clate Ă  la Maison-Blanche. Pour faire diversion, le conseiller en communication du prĂ©sident, Conrad Brean incarnĂ© par Robert De Niro dĂ©cide de crĂ©er un Ă©vĂ©nement encore plus mĂ©diatique et fait appel au producteur hollywoodien Stanley Motss interprĂ©tĂ© par Dustin Hoffman, qui invente une fausse guerre en Albanie Ă  l’aide d’images de synthĂšse. Ce film illustre avec force un bouleversement notable ce n’est plus seulement Hollywood qui s’inspire de faits politiques rĂ©els pour concocter des scĂ©narios Ă  l’instar du film Les hommes du prĂ©sident [25], rĂ©alisĂ© seulement trois ans aprĂšs l’affaire du Watergate. Le politique s’est mis lui aussi Ă  s’inspirer de Hollywood pour arriver Ă  ses fins. Lorsque La chute du faucon noir [26] est sorti sur les Ă©crans amĂ©ricains en dĂ©cembre 2001, le vice-prĂ©sident, Richard Cheney, et le secrĂ©taire Ă  la DĂ©fense, Donald Rumsfeld, se sont rendus en personne Ă  la premiĂšre Ă  Washington [27]. La sortie fut mĂȘme avancĂ©e afin de profiter de l’effet 11 septembre, et des cassettes du film furent envoyĂ©es aux bases amĂ©ricaines Ă  l’étranger. Nous Ă©tions soldats [28] a eu droit au mĂȘme traitement officiel. Le film de Randall Wallace a ainsi Ă©tĂ© montrĂ© en projection privĂ©e Ă  G. W. Bush, D. Rumsfeld, Condoleezza Rice et plusieurs cadres du Pentagone. Le Pentagone, mais aussi le FBI [Federal Bureau of Investigation] ou la NASA [National Aeronautics and Space Administration], ont chacun des conseillers qui travaillent dĂ©sormais main dans la main avec les industriels du cinĂ©ma » commente Ă  ce sujet Nancy Snow, professeur Ă  l’UniversitĂ© d’État de Californie, et surtout une ancienne de la United States Information Agency USIA [29], l’agence de propagande amĂ©ricaine supprimĂ©e par William J. Clinton [30]. Ils leur offrent gĂ©nĂ©reusement du matĂ©riel et des donnĂ©es ultrasecrĂštes en Ă©change de scĂ©narios les prĂ©sentant sous un jour favorable. Dans un entretien accordĂ© au journal Le Monde [31], Charles Brandon, l’agent de liaison de la CIA chargĂ© de resserrer les liens avec Hollywood, s’insurgeait du fait que ce n’est pas toujours le cas Nous sauvegardons la libertĂ© et la sĂ©curitĂ© des AmĂ©ricains. Nous luttons contre la prolifĂ©ration des armes de destruction massive [ADM] et le terrorisme. Et on nous montre au cinĂ©ma comme des vilains et non comme des hĂ©ros. C’est absolument insupportable. » Certains producteurs de Hollywood ont pourtant acceptĂ© de jouer le jeu de Washington, Ă  l’instar de la Paramount, qui a rĂ©alisĂ© avec le concours de la CIA La somme de toutes les peurs [32], en Ă©change de donnĂ©es classĂ©es confidentielles. Idem pour la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision CBS pour sa sĂ©rie JAG [33] en Ă©change d’un droit de regard sur l’histoire, la CIA a communiquĂ© le dĂ©tail des procĂ©dures mises en place par le Pentagone pour juger des membres de Al-QaĂŻda. Elle va mĂȘme parfois encore plus loin en se faisant littĂ©ralement coscĂ©nariste, comme ce fut le cas pour la sĂ©rie Espion d’État [34], dont deux saisons ont Ă©tĂ© produites par le rĂ©alisateur d’origine allemande, Wolfgang Petersen. 11La prĂ©sidence de W. J. Clinton marqua l’apogĂ©e de l’idylle Hollywood-Washington, le prĂ©sident comptant parmi ses proches de nombreux acteurs et n’hĂ©sitant pas, comme il le fit Ă  la fin de son mandat, Ă  mettre en scĂšne sa vie quotidienne Ă  la Maison-Blanche [35]. Cela ne fut pas sans consĂ©quence. Ainsi, un groupe de pression rĂ©publicain força la chaĂźne CBS Ă  renoncer Ă  la diffusion de la sĂ©rie The Reagans en novembre 2003, car l’acteur principal et interprĂšte de R. Reagan, James Brolin, Ă©tait mariĂ© Ă  Barbara Streisand, elle-mĂȘme proche de W. J. Clinton et dĂ©mocrate militante [36]. 12On assiste aujourd’hui davantage Ă  un sentiment patriotique qu’à un soutien militant Ă  l’Administration Bush, dont les cinĂ©astes ne partagent a priori pas, dans l’ensemble, les convictions. Mais les grandes stars de Hollywood sont lĂ  pour rappeler que l’AmĂ©rique se place au-dessus de tous les clivages partisans. Alors qu’il faisait la promotion de Minority Report en Italie en 2002, Steven Spielberg s’est dit favorable Ă  une action militaire contre l’Irak Si le prĂ©sident a, comme je le crois, des informations sur le fait que Saddam [Hussein] fabrique des armes de destruction massive, je ne peux que soutenir sa politique. » G. W. Bush ne pouvait rĂȘver meilleur ambassadeur. HOLLYWOOD, ACTEUR DE LA VIE POLITIQUE AMÉRICAINE 13Symbole de la puissance amĂ©ricaine, l’industrie cinĂ©matographique s’impose aujourd’hui comme un vĂ©ritable acteur des relations internationales, Ă  la fois incarnation et dĂ©fenseur des valeurs de Washington. Ainsi, n’importe oĂč dans le monde, dĂšs que la question du cinĂ©ma est abordĂ©e, le lobby hollywoodien passe Ă  l’offensive. La stratĂ©gie de la MPAA consiste Ă  intervenir dans les organisations internationales, telles que l’Organisation mondiale du commerce OMC et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture UNESCO, mais aussi de maniĂšre plus informelle, dans les accords de commerce bilatĂ©raux. Les AmĂ©ricains ont ainsi proposĂ© Ă  trois pays francophones africains un marchĂ© peu acceptable Soit vous libĂ©ralisez l’audiovisuel, soit nous vous supprimons l’aide alimentaire. » [37] Afin d’inoculer au public de tous les pays le virus du cinĂ©ma amĂ©ricain, la MPAA n’hĂ©site pas parfois Ă  vendre au rabais ses films dĂ©jĂ  rentabilisĂ©s sur son marchĂ© domestique et en Europe. Au plus fort de la crise argentine, les majors ont ainsi prĂ©fĂ©rĂ© abandonner Ă  perte leurs films aux exploitants locaux. En Europe de l’Est, l’Union europĂ©enne [UE] est arrivĂ©e avec sa lĂ©gislation, les AmĂ©ricains sont venus avec des films, des cassettes et ont immĂ©diatement pris position dans les circuits de salles, les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision » souligne Ă  ce titre Xavier Merlin, directeur des Affaires europĂ©ennes et internationales du Centre national de la cinĂ©matographie CNC [38]. 14De vecteur de la puissance amĂ©ricaine, Hollywood est passĂ© Ă  l’action, que ce soit par l’engagement politique de ses vedettes les plus emblĂ©matiques [39] ou par le biais de productions Ă©tablissant une distinction de plus en plus imprĂ©cise entre les deux mondes. On finit par s’interroger sur un transfert d’influence par lequel ce serait Hollywood qui orienterait Washington, d’abord en exploitant les structures du pouvoir pour en faire des success stories, puis en mettant en scĂšne des situations que les autoritĂ©s politiques ne peuvent que reproduire, sous peine de paraĂźtre moins professionnelles que leurs clones en studios. Lors de sa campagne Ă©lectorale pour le poste de gouverneur de Californie, l’acteur Arnold Schwarzenegger, d’origine autrichienne et naturalisĂ© AmĂ©ricain en 1983, reçut le soutien de nombreux artistes et s’entoura d’une Ă©quipe de conseillers tant rĂ©publicains que dĂ©mocrates, dont l’acteur Rob Lowe, arguant qu’il Ă©tait crĂ©dible dans son rĂŽle de conseiller du prĂ©sident dans la sĂ©rie À la Maison-Blanche [40]. Ainsi, ce n’est pas tant la victoire d’un acteur aux Ă©lections que cet aspect de sa campagne qui illustre le poids de l’image en politique, que Hollywood sait manier mieux que quiconque. 15Le succĂšs de l’excellente sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e K Street, nom de la rue Ă  Washington dans laquelle se croisent les multiples conseillers et lobbyistes gravitant autour des pouvoirs exĂ©cutif et lĂ©gislatif, symbolise une Ă©volution sensible dans la relation cinĂ©ma-pouvoir. La sĂ©rie met en scĂšne des acteurs et de vĂ©ritables conseillers politiques, tant rĂ©publicains que dĂ©mocrates, jouant leur propre personnage. Ainsi, les rĂŽles s’inversent au point de ne mĂȘme plus savoir oĂč se situe la frontiĂšre entre fiction et rĂ©alitĂ©, entre scĂ©nario et discours politique. 16En fait, depuis son dĂ©veloppement dans les annĂ©es 1960, la tĂ©lĂ©vision joue un rĂŽle tout aussi primordial que le cinĂ©ma. Outre plĂ©thore de documentaires biographiques en particulier sur les prĂ©sidents et de tĂ©lĂ©films centrĂ©s sur un Ă©vĂ©nement cathartique, le prĂ©sident des États-Unis et son entourage sont, depuis 1999, les principaux protagonistes d’une sĂ©rie hebdomadaire exceptionnelle À la Maison-Blanche [41]. Elle s’articule autour de Jed Bartlet interprĂ©tĂ© par Martin Sheen, dĂ©mocrate rĂ©cemment Ă©lu au poste suprĂȘme, et ses conseillers les plus immĂ©diats son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, trois juristes chargĂ©s de la communication et des relations avec le CongrĂšs, et enfin le porte-parole de la Maison-Blanche, tout en faisant la part belle aux petites mains » et autres collaborateurs travaillant dans l’ombre [42]. Que ce soit sur le petit ou le grand Ă©cran, les apparitions prĂ©sidentielles se sont donc multipliĂ©es ces derniĂšres annĂ©es de Air Force One Ă  Independence Day en passant par Mars Attack, Les pleins pouvoirs, Los Angeles 2013, Primary Colors ou Le prĂ©sident et Miss Wade, concourant Ă  construire une certaine idĂ©e de l’AmĂ©rique, oĂč la fonction prĂ©sidentielle n’est pas revĂȘtue d’une rigueur comparable Ă  ce qu’elle inspire en Europe. En France, une fiction tĂ©lĂ©visĂ©e dans laquelle il serait question du prĂ©sident de la RĂ©publique, de ses conseillers les plus proches, de la vie quotidienne Ă  l’ÉlysĂ©e et des arcanes de la politique nationale semble ainsi, Ă  court ou Ă  moyen terme, quasi impossible. 17Les relations privilĂ©giĂ©es qu’entretiennent Washington et Hollywood, si elles s’inscrivent dans la logique du soft power et alimentent les succĂšs de deux des grands pĂŽles de la puissance amĂ©ricaine par un jeu habile d’influences rĂ©ciproques, peuvent parfois s’avĂ©rer ĂȘtre une arme Ă  double tranchant. En distinguant de plus en plus difficilement les limites entre fiction et rĂ©alitĂ©, les acteurs de la vie publique amĂ©ricaine prennent le risque de s’y perdre et de s’égarer parfois dans des scĂ©narios improbables. De mĂȘme, les producteurs hollywoodiens peuvent ĂȘtre de plus en plus tentĂ©s par une mise en scĂšne de la vie politique amĂ©ricaine sous la forme de shows de real TV, dont les succĂšs aux États-Unis ne sont plus Ă  dĂ©montrer. De leur cĂŽtĂ©, les conseillers de campagne des candidats Ă  l’élection prĂ©sidentielle lorgneraient les techniques de tournage, allant jusqu’à dĂ©former la rĂ©alitĂ© dans un but purement politique. De telles Ă©volutions peuvent avoir pour effet une perte de crĂ©dibilitĂ© des deux univers, l’opinion publique ne prenant plus ses dirigeants au sĂ©rieux et leur prĂ©fĂ©rant des acteurs dont l’apparence leur semblerait plus respectable. À l’inverse, le taux d’exigence de rĂ©alisme des productions hollywoodiennes deviendrait tel que les meilleurs centres de formation des acteurs seraient les Ivy League Schools [43] de la cĂŽte est, et non plus les Ă©coles de théùtre de la cĂŽte ouest. Notes [1] Respectivement journaliste indĂ©pendant, spĂ©cialisĂ© dans le cinĂ©ma, et chercheur Ă  l’Institut de relations internationales et stratĂ©giques IRIS, spĂ©cialiste des questions relatives Ă  la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine, les questions nuclĂ©aires et les nouvelles menaces. Les auteurs peuvent ĂȘtre contactĂ©s aux adresses e-mail suivantes eerwan. bbbenezet wanadoo. fret bbbcourmont hotmail. com. [2] Le film de Michael Moore, Palme d’or Ă  Cannes en 2004, critique vivement le prĂ©sident George W. Bush et dĂ©nonce des liens entre la famille du prĂ©sident et le clan de Oussama Ben Laden. Il Ă©prouva les difficultĂ©s les plus vives Ă  trouver un distributeur aux États-Unis. Son prĂ©cĂ©dent documentaire, Bowling for Columbine, rĂ©quisitoire contre la vente libre d’armes et rĂ©flexion sur le thĂšme de la violence dans la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, fut rĂ©compensĂ© au festival de Cannes en 2002, ainsi qu’aux Oscars en 2003. [3] Jean-Paul Marthoz, Entre Bush et Chomsky, le kalĂ©idoscope amĂ©ricain », in Jean-Paul Marthoz sous la dir., Les États-Unis Ă  contre-courant. Critiques amĂ©ricaines Ă  l’égard d’une politique Ă©trangĂšre unilatĂ©raliste, Bruxelles, Complexe, 2004, p. 11. [4] he Birth of a Nation alias The Clansman de David Wark Griffith, 1915. [5] Lawrence H. Suid, Guts and Glory. The Making of the American Military Image in Film, Lexington, University Press of Kentucky, 2002. [6] The Battle of Midway, documentaire de John Ford, avec le commentaire de Henry Fonda, 1942. [7] December 7th, documentaire de John Ford, 1943. [8] Why We Fight, de Frank Capra, 1943. [9] The Purple Heart, de Lewis Milestone, 1944. [10] Sands of Iwo Jima, de Allan Dwan, 1949, avec John Wayne. [11] The Longest Day, 1962, produit par le lĂ©gendaire Darryl F. Zanuck, avec trois rĂ©alisateurs diffĂ©rents aux commandes Ken Annakin pour les scĂšnes britanniques, Andrew Marton pour les scĂšnes amĂ©ricaines, et Bernhard Wicki pour les scĂšnes allemandes ; un casting impressionnant de Robert Mitchum Ă  John Wayne, en passant par Richard Burton, Henry Fonda, Sean Connery, Jean-Louis Barrault, Arletty, Bourvil, et mĂȘme le chanteur Paul Anka ; et des bataillons de conseillers militaires, Romain Gary futur double laurĂ©at du prix Goncourt et ancien pilote de chasse et Cornelius Ryan l’auteur du livre au scĂ©nario. Le projet Ă©tait d’une telle envergure qu’il laissa la Fox au bord de la ruine. [12] Fail-Safe, de Sidney Lumet, 1964, avec Henry Fonda dans le rĂŽle du prĂ©sident des États-Unis. [13] Dr Strangelove Or How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb, de Stanley Kubrick, 1964, avec Peter Sellers. [14] AAAAMASHBBBB, de Robert Altman, 1970, adaptĂ© du roman Ă©ponyme de Richard Hooker, avec Donald Sutherland et Robert Duvall. [15] The Green Berets, rĂ©alisĂ© par Ray Kellogg, John Wayne et Mervyn LeRoy, 1968, adaptĂ© du roman Ă©ponyme de Robin Moore, avec John Wayne. [16] Peter Biskind, Le nouvel Hollywood. Coppola, Lucas, Scorsese, Spielberg... La rĂ©volution d’une gĂ©nĂ©ration, Paris, Le Cherche Midi, 2002. [17] Hearts of Darkness A Filmmaker’s Apocalypse, rĂ©alisĂ© par Fax Bahr, Eleanor Coppola et George Hickenlooper, 1991. [18] Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola, Palme d’or au Festival de Cannes en 1979, adaptĂ© du roman Au cƓur des tĂ©nĂšbres de Joseph Conrad, avec Marlon Brando et Martin Sheen. [19] The Big Red One, de Samuel Fuller, 1980, avec Lee Marvin, Mark Hamill et Robert Carradine. [20] Top Gun, de Tony Scott, 1986, avec Tom Cruise et Val Kilmer. [21] Jim Hoberman, How Hollywood Learned to Stop Worrying and Love the Bomb », Village Voice, 28 juin 2002. [22] Le principe d’union sacrĂ©e, qui s’inspire de la formule de Georges Clemenceau pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, a Ă©tĂ© Ă©noncĂ© par Carl Levin, sĂ©nateur dĂ©mocrate du Michigan et alors prĂ©sident de la Commission des Forces armĂ©es, estimant qu’il fallait laisser de cĂŽtĂ© les divergences partisanes et se joindre au prĂ©sident G. W. Bush dans la guerre contre le terrorisme. [23] Jean-Michel Valantin, Hollywood, le Pentagone et Washington. Les trois acteurs d’une stratĂ©gie globale, Paris, Autrement, 2003, p. 137. Voir Ă©galement la note de lecture consacrĂ©e Ă  cet ouvrage dans la rubrique Comptes rendus », dans la prĂ©sente livraison de La revue internationale et stratĂ©gique. [24] Wag the Dog, de Barry Levinson, 1997, adaptĂ© du roman de Larry Beinhart, avec Dustin Hoffman et Robert De Niro. [25] All the President’s Men, de Alan J. Pakula, 1976, avec Dustin Hoffman et Robert Redford, inspirĂ© du livre de deux anciens journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward, sur le scandale du Watergate. [26] Black Hawk Down, de Ridley Scott, 2001, inspirĂ© du roman de Mark Bowden, raconte l’échec de l’opĂ©ration amĂ©ricaine en Somalie, en 1993, et la bataille que se livrĂšrent une poignĂ©e de GIs contre les hommes de main de Mohammed Farah Aidid dans les rues de Mogadiscio. [27] Samuel Blumenfeld, Le Pentagone et la CIA enrĂŽlent Washington », Le Monde, 24 juillet 2002. [28] We Were Soldiers, de Randall Wallace, 2002, avec Mel Gibson, raconte l’une des premiĂšres dĂ©faites amĂ©ricaines au ViĂȘtnam en 1965. Joseph L. Galloway, coauteur du livre dont s’inspire le scĂ©nario et l’un des hĂ©ros du film, a notamment assurĂ© la fonction de conseiller du secrĂ©taire d’État Colin Powell. [29] Il s’agissait d’un organisme amĂ©ricain de propagande trĂšs officiel, complĂ©mentaire de la Central Intelligence Agency CIA, créé au dĂ©but de la guerre froide et supprimĂ© en 1999. Alors que la CIA s’occupait essentiellement des services secrets et de l’action politique, la United States Information Agency USIA Ă©tait plus orientĂ©e vers l’image du pays et combattait tout ce qui pouvait la ternir. [30] Nancy Snow, Information War. American Propaganda, Free Speech, and Opinion Control Since 9/11, New York, Seven Stories Press, 2004. [31] Le Monde, 24 juillet 2002. [32] The Sum of All Fears, de Phil Alden Robinson, 2002, avec Ben Affleck et Morgan Freeman. [33] AAAAJAGBBBB, rĂ©alisĂ© par Donald P. Bellisario, habituĂ© des univers militaires puisqu’il est l’ancien producteur des TĂȘtes brĂ»lĂ©es. [34] The Agency, sĂ©rie de 44 Ă©pisodes, créée par Michael Frost Beckner, 2001-2003. [35] Pratiquant l’autodĂ©rision Ă  outrance, William J. Clinton y apparaĂźt notamment en compagnie de l’acteur Kevin Spacey, dont il convoite avec gourmandise l’oscar qu’il avait obtenu pour son rĂŽle dans American Beauty, de Sam Mendes, en 1999. [36] Lewis H. Lapham, L’AmĂ©rique bĂąillonnĂ©e, Paris, Saint-Simon, 2004, p. 129-130. [37] Le Monde, 14 octobre 2003. [38] Ibid. [39] Les attentats du 11 septembre 2001 suscitĂšrent une importante mobilisation de Hollywood pour soutenir Washington et, Ă  l’inverse, la campagne irakienne fut l’occasion pour de nombreux cinĂ©astes de s’en prendre avec vigueur Ă  l’Administration Bush. [40] Rob Lowe s’impliqua en politique au dĂ©but de sa carriĂšre, Ă  la fin des annĂ©es 1980, dans le camp dĂ©mocrate, ce qui aurait pu justifier qu’il soit choisi. Chose Ă©tonnante, ce passĂ© de militant ne fut pourtant pas Ă©voquĂ© par le candidat rĂ©publicain, qui prĂ©fĂ©ra ne faire mention que de l’image de son conseiller comme garantie de sa crĂ©dibilitĂ©. [41] The West Wing TWW, produit par John Wells, créé par Aaron Sorkin, avec Martin Sheen et Rob Lowe. [42] En dĂ©cembre 2002, Martin Sheen et Mike Farrel rendu cĂ©lĂšbre par la sĂ©rie AAAAMASHBBBB ont créé Ă  Los Angeles la coalition Artists United to Win Without War Les artistes unis pour gagner sans la guerre. [43] Écoles prestigieuses de la cĂŽte est des États-Unis qui forment la plupart des Ă©lites politiques. Elles sont au nombre de huit Brown, Columbia, Cornell, Dartmouth, Harvard, University of Pennsylvania, Princeton et Yale. jqJ5C.
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